Cette année, 21 élèves de 1ère ES1 et ES2 du lycée Descartes ont participé au prix lycéen du livre d’économie et de sciences-sociales.
Né en 2002, ce prix permet à des élèves de la filière ES de lire une sélection d’ouvrages durant chaque année scolaire, d’en débattre et de décerner un prix en se transformant en jury souverain. Huit livres sont proposés. La désignation du lauréat par les lycéens participants s’est effectuée à la fin du mois de mai 2019 et la remise du prix devrait avoir lieu en janvier 2020.
Au programme du prix 2019 :
- Stéphane Beaud, La France des Belhoumi. Portraits de famille (1977-2017), Paris, La Découverte, coll. « L’envers des faits », 2018, 352 p.
- Isabelle Coutant, Les migrants en bas de chez soi, Paris, Seuil, 2018, 224 p.
- Fabien Truong, Loyautés radicales. L’islam et les « mauvais garçons » de la Nation, Paris, La Découverte, 2017, 236 p.
- Laurent Mucchielli, Vous êtes filmés ! Enquête sur le bluff de la vidéosurveillance, Paris, Armand Colin, 232 p.
- Patrick Artus et Marie-Paule Virard, Et si les salariés se révoltaient ?, Fayard, 2018, 175 p.
- Marie Monique Robin. Le Roundup face à ses juges, La Découverte, 2018, 288 p.
- Lucas Chancel. Insoutenables inégalités, Les petits matins, 2018, 184 p.
- Monique et Michel Pinçon Charlot et Etienne Lécroart, Les riches au tribunal. L’affaire Cahuzac et l’évasion fiscale, Le Seuil-Delcourt, 2018, 128 p.
Les élèves ont lu un à trois ouvrages chacun et ont rédigé une note de synthèse. Fin Mai, chaque groupe s’est réuni afin de partager sur les différentes lectures, d’en débattre et de déterminer les trois ouvrages préférés. Les 1èreES1 ont choisi « Loyautés radicales » et les 1èreES2 « Les migrants en bas de chez soi ».
Vous trouverez plus loin un résumé et des critiques de ces deux ouvrages, écrits par des élèves.
Le lauréat du prix 2019 est attribué cette année à : « Les riches au tribunal, l’affaire Cahuzac et l’évasion fiscale » de Monique et Michel Pinçon Charlot et Etienne Lécroart.
Synthèse écrite par Cindy
À la suite des attentats qu’a connus la France, Fabien Truong raconte dans son œuvre Loyautés Radicales l’enquête qu’il a menée afin de comprendre pourquoi certains jeunes de cités se radicalisent.
Résumé : Ainsi, dans Loyautés Radicales, on suit une étude des modes de vie de 6 personnes de 25 à 40 ans environ : Adama, Radouane, Tarik, Marley, Hassan et un mort dont le nom est connu, Amédy Coulibaly, auteur de l’attentat de l’Hyper Cacher du 13 novembre 2015 à Paris. Pour comprendre ce qui conduit les jeunes à se radicaliser, l’auteur évoque Amédy et sa vie d’avant, notamment par le biais de ses amis comme Adama ou encore de ses avocats. Ainsi, l’auteur enquête entre le département de Seine-Saint-Denis où il retrouve Tarik et Radouane, deux de ses anciens élèves et la ville de Grigny, ville d’Amédy Coulibaly et où il rencontre Hassan, Adama et Marley.
Une des parties de l’enquête traite des différentes valeurs auxquelles les garçons se conforment. Par exemple, une des valeurs qui revient le plus sur les 6 garçons est celle de la discrétion et l’absence de conformisme à cette valeur peut mener à des comportements différents.
Ensuite, l’auteur évoque en parlant des 6 garçons leurs rapports à l’école et à la religion. Par exemple, les difficultés à l’école ou pour obtenir un bon emploi incitent ces garçons à recourir à des activités illégales car cela leur permet de gagner de l’argent “plus facilement”. Mais l’auteur montre bien que ces activités ne se font pas dans le long terme : problème de dettes, conflits etc.
Une des autres parties de l’étude, elle, évoque les étapes importantes de la vie adulte et le point de vue des jeunes face à cela. Par exemple, dès qu’il sort de prison, Adama reprend ainsi ses études et se met en couple. Grâce à cela, il devient animateur de quartier. Cependant, Marley et Amédy ne parviennent pas à franchir ces étapes. Marley explique par exemple qu’étant sans diplôme, il est en difficulté face à ses dettes. Il évoque aussi Radouane. Son parcours scolaire lui permet de s’élever dans la hiérarchie sociale, mais l’ennui des cours et les difficultés dans son entourage pèsent pour lui jusqu’à envisager un départ en Syrie.
Pour conclure, l’étude de Fabien Truong remet en cause les amalgames sur les analyses du phénomène de radicalisation. En effet, l’auteur essaie de montrer en quoi les difficultés scolaires s’accompagnant de difficultés à trouver un emploi stable ou encore la stigmatisation incitent certains jeunes à pratiquer des activités délinquantes notamment à se radicaliser.
Avis personnel : je trouve ce livre assez intéressant car il s’appuie sur des témoignages réels et cela permet de percevoir le point de vue des jeunes de cité eux-mêmes ainsi que leur ressenti vis-à-vis de cette stigmatisation et de cet amalgame autour de la radicalisation.
Critique d’Élise
Tout d’abord, j’ai énormément apprécié cet ouvrage. Je l’ai trouvé fort, touchant et surtout extrêmement instructif.
Le livre est particulièrement agréable à lire, le style est clair, direct et contient de nombreuses paroles rapportées permettant de comprendre avec plus d’aisance les pensées des six personnages au travers desquels l’auteur réfléchit à la notion de radicalisation. Par ailleurs, il n’utilise pas qu’un langage purement sociologique, il le mêle à des expressions plus courantes permettant, elles aussi, de s’approprier les propos de l’auteur.
Le livre contient très peu de notes en bas de page puisque la majorité d’entre elles se trouvent à la fin de l’ouvrage. Cela m’a quelque peu dérangé dans la mesure où les allers-retours incessants coupent pour ma part, le fil du récit. Cependant je comprends tout à fait pourquoi elles sont à la fin du livre étant donné qu’elles sont très longues et complètes et donc en général bien trop fournies pour un bas de page.
En outre, ce n’est pas une fiction et pourtant les personnages décrits sont attachants malgré les distorsions de point de vue que l’on peut avoir avec eux. Sur le fond, j’ai trouvé le livre extrêmement intéressant bien que limité sur certains sujets. En effet, bien que de très nombreux aspects de la vie des protagonistes soient abordés, je n’ai pas réellement trouvé que l’on apprenait énormément d’éléments sur la radicalisation en elle-même. Du moins, il évoque les causes mais peu ce qui participe à renforcer cette radicalisation.
Par ailleurs, j’ai trouvé cela intéressant que les six protagonistes soient très différents les uns des autres. En effet, ils n’ont pas le même rapport aux différents éléments abordés. Certains sont totalement hermétiques à l’école alors que Radouane, lui, a fait de longues études et a pu sortir en autre du « monde des cités ». De plus, j’ai apprécié l’aspect humain donné à Amedy Coulibaly, bien qu’il soit décédé et connu pour son acte terrorisme et les propos nuancés à propos de sa personne.
Synthèse écrite par Alexandra
Au cœur de la crise migratoire de l’été 2015, un lycée désaffecté, situé Place des Fêtes dans le XIXe arrondissement de Paris a été occupé par des migrants. La sociologue Isabelle Coutant raconte, dans son livre Les migrants en bas de chez soi, publié en 2018, cette histoire en y mêlant analyses sociologiques et récits de migrants en provenance de pays en guerre comme l’Afghanistan et le Soudan.
Résumé : L’occupation du lycée Jean Quarré débute le 31 juillet 2015 lorsque 150 migrants s’installent dans ce bâtiment désaffecté situé au milieu de la Place de Fêtes. Même si les avis des habitants du quartier populaire divergent, un mouvement solidaire se met en place pendant les trois mois d’occupation afin d’aider ces nouveaux habitants, délaissés par les autorités publiques. Au début, les aides des habitants consistaient en apport de vêtements et d’aliments nécessaires pour survivre mais face à l’augmentation brutale du nombre de migrants, ces aides ont rapidement été insuffisantes. Cependant, la situation précaire de ces êtres humains touche les parisiens et de nombreuses personnes volontaires s’impliquent alors progressivement auprès des « migrants et réfugiés ». Isabelle Coutant, habitante de la place, a ainsi eu l’occasion de se rapprocher des migrants du lycée et d’analyser les réactions de toutes les personnes touchées par cette occupation. Au travers de témoignages de migrants, de parents, de professeurs et d’élèves (du collège adjacent au lycée occupé) ainsi qu’aux bénévoles, l’auteure retrace l’évolution de la situation de la crise migratoire. Il en résulte ainsi que les français, et notamment les autorités, sont effrayés par les migrants, considérés comme des étrangers perturbant le quotidien du pays ; la solution est ainsi de « cacher » les réfugiés, demandeurs d’asile en général, dans les quartiers populaires et défavorisés. En outre, son « aventure sociologique » de l’été 2015, lui a permis de conclure que l’origine sociale détermine si l’individu est plus ou moins tolérant face à une intrusion. C’est ainsi que les habitants de la Place des Fêtes, pour la plupart issus de familles migrantes ou expatriées, ont été plus investis dans la gestion du lycée. Cette occupation leur a même permis de se rapprocher et de s’unir en faveur de la construction d’une immense bibliothèque et de s’opposer aux rénovations des immeubles (en vue de la gentrification du XIXe arrondissement).
Critique personnelle : « On est tous l’immigré de quelqu’un quelque part. » Cette phrase, tirée Des migrants en bas de chez soi, résume parfaitement ce que j’ai retenu du livre. En effet, le récit étant poignant – du fait des témoignages – et d’actualité, ce qui le rend intéressant et facile à lire. Une fois plongée dans l’histoire, il m’était possible de visualiser des scènes ou de sentir des émotions, comme l’incompréhension ou l’injustice d’une telle situation mais aussi de la joie et de l’espoir puisque cet épisode a permis d’unir les habitants d’un quartier et une partie des migrants a réussi à s’intégrer à la société française. La situation précaire des migrants est un vrai problème en France et je trouve que ce livre m’a permis de découvrir des réalités cachées et les rouages du système préfectoral. La façon dont Isabelle Coutant narre son histoire est touchante et révèle aux yeux de tous l’injustice de ce type de situation, trop récurrente de nos jours. De plus, les stéréotypes sur les migrants ancrent trop profondément l’esprit des français et empêchent ainsi l’insertion de ces êtres humains qui fuient leurs pays pour éviter la mort. Si un jour des Européens sont contraints de quitter leurs pays pour venir en France, ils seront accueillis à bras ouverts alors qu’à l’inverse des milliers de personnes en danger sont chaque jour repoussées car elles font « peur » aux français. Aussi, il est impératif d’accepter l’autre tel qu’il est et de lui donner une chance de survivre et de réussir puisque nous sommes tous, à un moment, l’immigré de quelqu’un quelque part. Les migrants en bas de chez soi est ainsi un livre poignant dénonçant un fait d’actualité et qui permet à tous ses lecteurs d’ouvrir les yeux sur la situation injuste et anormale des migrants en France.
Critique d’Axelle
La difficulté d’entrer dans le livre et de faire face aux diverses organisations qui s’activent lors de cette crise est rapidement contrebalancée par la richesse des témoignages qui étoffent chaque point de vue. Malgré l’importante subjectivité de chacun, Isabelle Coutant a su différencier son travail de sociologue de sa position de riveraine, sans ni donner de véritable solution ni guider notre pensée vers l’opinion la plus juste, ce qui crée le caractère déroutant de l’interprétation de ses propos. Toutefois, l’hospitalité face à la crise migratoire décrite donne des raisons de rester optimiste quant aux issues de ces « crises ». Ce livre permet alors d’enrichir notre perception sur le sujet mais laisse néanmoins apparaitre des enjeux plus vastes, politisés, dont la seule activité d’un quartier mobilisé ne saurait répondre.
Les autres ouvrages de la sélection
Synthèse écrite par Axelle
Tout du long de l’ouvrage, et au cours de sept chapitres structurés, les auteurs présentent les différentes mutations de l’économie et du secteur de l’emploi à travers l’étude de quelques théories qui ont guidé les décisions des différents gouvernements. Ainsi, différents économistes et leurs idées comme la destruction créatrice de Schumpeter, le ruissellement de l’argent ou la courbe de Kuznets, sont successivement étudiés pour déterminer tant leurs impacts que leurs limites. Les auteurs resserrent ensuite la réflexion sur le sort des salariés qui subissent l’ensemble des risques mais ne partagent que très rarement les profits lorsque tout va bien. Le poids qui repose sur ces derniers, entre crainte du chômage de plus en plus structurel, peur du déclassement social, ou de la baisse du niveau de vie qui creuse les inégalités et augmente la pauvreté, est aussi décrié. Enfin, les impacts des nouvelles technologies et des différentes politiques d’enseignement sont aussi observés, ainsi que la menace grimpante de la bipolarisation du marché qui est une cause et une conséquence de l’ensemble des phénomènes étudiés. De plus, les auteurs développent afin argumenter leur réflexion, divers exemples et contre-exemples, tirant des expériences mondiales des conclusions pour une nouvelle aire du capitalisme à l’échelle avant tout nationale puis européenne. Ils proposent ainsi, de nouveaux statuts pour quelques institutions européennes et ainsi définir un nouveau capitalisme à « visage humain ». Les auteurs cherchent ainsi à faire mentir Karl Marx pour envisager un futur plus vivable et viable pour l’ensemble des populations.
Critique personnelle : Cet ouvrage se centre alors presque exclusivement sur l’économie et son évolution, notamment en France au cours du temps. La lecture y est cependant parfois difficile de par un vocabulaire spécifique employé et pas toujours défini. Le raisonnement, bien que de nombreux exemples soient présents, est de la même manière quelques fois difficile à suivre. De plus, nous pouvons déplorer l’absence de graphiques, tableaux et schémas pour illustrer l’ensemble des données chiffrées exprimées. Les auteurs ne font pas ici un éloge de la révolution économique mais en propose une analyse pour en comprendre les fondements. Il nous permet alors de comprendre les différentes crises actuelles et permet de donner un nouveau point de vue sur les divers mouvements sociaux de contestation. Finalement, cet ouvrage, s’adressant tant aux adultes qu’aux plus jeunes, est bien le témoin de la situation salariale comme appui essentiel de l’économie mais aussi réversible lorsque les conditions de travail se dégradent.
Critique d’Imane
Pour moi, ce livre est assez complexe à lire pour un élève de 1ère même s’il est très intéressant, il est compliqué à comprendre, il concentre beaucoup de termes économiques et de chiffres précis. Il faut bien suivre ce qui est dit sinon on est vite perdu. Cependant, on découvre beaucoup de choses sur notre monde actuel, sur le monde du travail, le capitalisme et la menace des machines qui pourraient nous remplacer sur le marché du travail, pour toujours plus de productivité dans l’enjeu de la mondialisation. J’ai trouvé ce livre long à lire.
Synthèse écrite par Axelle
L’ouvrage entame une réflexion à travers un constat sur l’ensemble des inégalités sociales du monde contemporain de par les nombreuses politiques mises en œuvre, ainsi que par l’étude des enjeux environnementaux actuels. Ainsi, l’auteur, dans une argumentation dialectique qu’il va mener tout du long de son travail, fait le point sur les différentes politiques mises en œuvre par les gouvernements successifs pour tenter d’amenuiser les écarts sociaux à toutes les échelles. En parallèle, il met en relation les inégalités environnementales, soulignant la difficulté de les mesurer de manière juste et équitable, et étudie les résultats et les conséquences des différentes pistes envisagées par les collectivités, les Etats et même par une gouvernance mondiale. Alors, elle distingue les plus riches, pollueurs et inconscients de leurs propres externalités, des plus pauvres, impactant moins l’environnement mais qui en subissent l’ensemble des risques. Finalement, il met avant tout en évidence les liens indéniables entre justice sociale et environnementale proposant diverses solutions qui pourraient à terme concilier durablement, puisque l’aspect de durabilité est au cœur du livre, ces deux enjeux majeurs du 21ème siècle. Il parait alors essentiel de coordonner tous les projets, politiques et infrastructures sociales pour atteindre ce bouleversement de l’Etat social en France et dans le monde.
L’ouvrage est construit de manière précise, ce qui permet alors de suivre dans son ensemble le raisonnement de l’auteur, facilitant sa lecture, assez longue, malgré quelques passages où des termes parfois compliqués peuvent se succéder. Toutefois, l’aisance avec laquelle la pensée de l’auteur nous atteint est aussi et surtout motivée par tous les graphiques et exemples qui ponctuent très régulièrement le livre. Chacune des pensées sont alors illustrées et démontrées par différents graphiques, tableaux et cas concrets qui permettent aussi d’alimenter la réflexion. Il développe aussi de nombreuses théories, mêlant économie et sociologie, qui pourront nous être utiles dans le cas de nos années d’étude des sciences économiques et sociales, en particulier l’année de terminale. Néanmoins, tout du long du roman, le point de vue de Lucas Chancel est clairement affirmé laissant peu de place pour l’avis du lecteur. Les classes moyennes et leurs rôles sont aussi un peu délaissés au profit de la distinction binaire « riches-pauvres ». Cependant, nous retiendrons surtout un ouvrage traitant de problèmes contemporains, pouvant toucher les plus ou moins jeunes et qui, plus qu’un simple constat, s’efforce de trouver des solutions ou tout du moins des directions pour corriger l’ensemble des inégalités présentées.
Synthèse écrite par Nicolas
Depuis plusieurs années, l’inquiétude ne cesse de croître au sujet des dangers du pesticide le plus utilisé au monde dans les champs et les jardins : le glyphosate. De plus, en 2015, le Centre international de recherche sur le cancer l’a déclaré « cancérigène probable » pour l’homme, ce qui a contredit les agences de santé américaines ou européennes qui avaient assuré l’innocuité du Roundup de Monsanto, puissant herbicide dont le principe actif est le glyphosate.
En prolongeant son enquête de 2008 sur les dangers des produits toxiques de l’industrie américaine (Le Monde selon Monsanto), Marie-Monique Robin montre dans ce livre que le danger du glyphosate est plus grand que ce que la société craignait. Dans le monde entier, il rend malade ou tue sols, plantes, animaux et humains, car l’herbicide est partout : eau, air, pluie, sols et aliments. Le produit, cancérigène, est aussi un perturbateur endocrinien, un antibiotique puissant etc… D’où les d’effets nocifs énumérés dans ce livre par des entretiens très forts avec des victimes aux États-Unis, en Argentine, en France et au Sri Lanka, ainsi qu’avec de nombreux scientifiques.
Ce livre révèle l’un des plus grands scandales sanitaires et environnementaux. Il montre que, face à l’impuissance ou l’absence de volonté des agences et des gouvernements pour y mettre fin, la société civile mondiale se mobilise : en octobre 2016, s’est tenu à La Haye, le Tribunal international Monsanto, où les juges et les victimes ont participé au procès du Roundup. Ce procès a conduit à un avis juridique très argumenté, qui pourrait faire reconnaître le crime d’«écocide», ce qui permettrait de poursuivre pénalement les dirigeants des industries responsables.
Critique personnelle : J’ai beaucoup apprécié ce livre, car j’ai appris les nombreux enjeux graves que pouvait avoir l’utilisation du Roundup (herbicide le plus vendu au monde) sur la santé des individus du monde entier, que j’ignorais totalement auparavant. Le livre est très bien construit et prend la forme d’un procès de justice, pour argumenter en faveur de l’arrêt total du Roundup, ce qui rend l’histoire plus vivante.
En lisant ce livre, j’ai aussi réalisé à quel point la société ignorait les nombreuses conséquences graves que peut avoir ce produit sur notre santé, et cela montre que nous sommes manipulés par ces industries de glyphosate, car ce livre met en lumière les techniques de Monsanto pour pouvoir continuer à vendre son produit coûte que coûte. Cela nous fait réfléchir sur notre façon de nous comporter et de consommer.
Synthèse écrite par Gabrielle et Juliette
La vidéo surveillance existe depuis moins d’un demi-siècle et est utilisée dans notre quotidien (parking pour surveiller les voitures, autoroutes en cas d’accidents, commerces, abattoirs). Elle pose parfois des problèmes philosophiques et juridiques de protection de la vie privée mais nécessaires dans la gestion de certains risques liés à nos activités sociales. Depuis 2011 est apparue la « vidéoprotection » qui est en charge de la surveillance de la voie publique ordinaire pour lutter contre la délinquance, le terrorisme et l’insécurité. Pourtant il n’existe aucune évaluation de son efficacité malgré l’énorme dépense que cela représente pour l’État. Laurent Mucchielli va donc mener sa propre enquête dans trois villes. « Beaurivage » petite ville où la vidéosurveillance s’avère inefficace, « Saint-Paul-la-Rivière » ville moyenne et enfin « MégaCity », une ville exposée à de nombreuses inégalités où la vidéosurveillance est utilisée massivement. Cela va lui permettre d’arriver à la conclusion que la vidéosurveillance n’est pas un outil efficace et que le budget pourrait être utilisé dans d’autres domaines comme la prévention à l’égard de la jeunesse. De plus, il ajoute que les enjeux politiques empêchent d’engager une discussion sur son efficacité et participe à maintenir ce système coûteux et peu utile.
Critique personnelle : Ce livre contient beaucoup d’informations et de données qui appuient le discours de Laurent Mucchielli et permet de donner concrètement les effets (ou non) de la vidéosurveillance. Il était assez intéressant de découvrir les dessous politiques et de réaliser alors que ce système présent dans notre quotidien se révèle être assez peu utile et cher pour sa faible efficacité. Cependant, certaines idées étaient peut-être reprises trop souvent dans le livre notamment avec des exemples parfois trop détaillés et trop nombreux selon moi, il aurait pu être simplifié.
Synthèse écrite par Milhan
Six mois après les déclarations de Jérôme Cahuzac, ministre du Budget sous le mandat de François Hollande, les deux sociologues, Monique et Michel Pinçon-Charlot s’associent à Etienne Lécroart pour développer l’idée de l’évasion fiscale, une stratégie dédiée « aux riches » selon eux. À travers le cas Cahuzac, ils définissent ce qu’est l’évasion fiscale, une stratégie qui consiste à réduire la participation fiscale d’un citoyen envers un état par différentes pratiques comme déplacer son patrimoine dans un autre pays où les réglementations y sont moins coûteuses. Jérôme Cahuzac avait placé du capital sur un compte non déclaré en Suisse. Cette BD retrace à la fois le cheminement et les dessous du procès de l’ancien ministre mais évoque aussi l’évasion fiscale dans sa globalité avec une touche ironique.
Critique personnelle : Bien que je ne sois pas un lecteur assidu, j’ai trouvé le support de BD original pour présenter un thème « d’adulte ». Je trouve que les dessins sont assez explicites et se substituent efficacement aux textes. J’ai trouvé que le sujet est en accord avec l’actualité. Cependant, j’ai trouvé le côté ironique dans les textes en trop car de mon point de vue, les dessins l’étaient déjà. Enfin, cette BD m’a intéressé car je ne connaissais pas les raisons des accusations à l’encontre de Jérôme Cahuzac et je n’avais aucune idée de la procédure judiciaire qui suivait.